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Reviews: Johan Asherton's Diamonds - 442eme Rue (fr) - 2015

30 ans après la fin des Froggies, et après une bonne douzaine d'albums solo, Johan Asherton repique à la vie de groupe. Ca le titillait depuis un petit moment. Il avait envisagé un temps un ensemble à tendance glam rock, mais c'est finalement avec une famille classiquement rock'n'roll qu'il revient aux affaires. Un groupe pas si éloigné des derniers efforts des Froggies, ni, bien sûr, des chansons les plus électriques de sa discographie solo. On ne se refait pas. La différence tient au fait que, là où il s'entourait souvent de musiciens invités sur ses albums solo, cette fois c'est un vrai groupe, homogène, qu'il a réuni autour de lui, et avec lequel il a déjà donné plusieurs concerts pour se rôder. Parmi eux, notons la présence du guitariste Terry Brisack, adepte de sonorités typiquement américaines, entre country et rock'n'roll primitif, du batteur Jean-Claude Poligot, un vieil ami de Johan, qui était déjà avec lui sur ses 2 premiers albums solo à la fi n des années 80, Pascal Favriou, multi-instrumentiste dégourdi au classique et au jazz, qui tient le piano, sans oublier quelques visiteurs prestigieux, comme la chanteuse Marie Chevalot, habituée des interventions vocales sur les disques de Johan, Patrick Chevalot (le papa), qui a dépoussiéré son harmonica sur "May First", accessoirement l'un des meilleurs titres du disque, Patrick qui est aussi l'inamovible producteur de Johan depuis le premier album des Froggies, et qui occupe évidemment ce poste sur ce disque, sans oublier une section de cuivres. Tout un petit monde assemblé pour célébrer une certaine idée du rock'n'roll, à forte tendance americana. La plupart des chansons sont des mid-tempi, à l'atmosphère posée, à l'attitude nonchalante, à l'esprit serein. Avec la voix grave de Johan, on peut penser à du Lou Reed apaisé ("Talk of the Town"), avec les limpides accords de guitares, on se remémore certaines ballades de Marc Bolan ("Leah"), avec les rythmiques implacables, on pense aux Stones du tournant 60's/70's, quand Keith Richards était le véritable architecte sonore du groupe (le cuivré "Lonely feeling"). Mais ce ne sont là qu'influences esquissées, impalpables, ce qui ressort avant tout, c'est le talent de Johan à composer des chansons fiHnement ciselées, irrésistibles et savoureuses, avec l'esprit qui l'anime depuis plus de 3 décennies. Il a juste redonné une certaine ampleur électrique à sa musique, là où, ces derniers temps, il avait préféré l'introspection folk pour s'exprimer. Le fond reste le même, la forme a légèrement évolué. Le disque, en tout cas, s'inscrit pleinement dans la démarche artistique de Johan, empreinte de sincérité, de pertinence et de rectitude.

Avril 2015

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